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Mai 1988 - mai 2018 : 30 ans pour accéder à l’indépendance

vendredi 4 mai 2018, par Collectif Solidarité Kanaky

À l’approche du référendum sur « l’accession à la pleine souveraineté et à l’indépendance de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie » qui se tiendra le 4 novembre 2018 sur le territoire, nous tenons à rappeler, ici en France, l’origine de e scrutin d’autodétermination.

Cette possibilité pour le peuple kanak de « fermer la longue parenthèse de la colonisation » française est en effet l’ultime éape d’une longue lutte kanak.

Le 4 mai 2018, nous rappelons d’abord la mobilisation de 1988, celle qui a arraché à l’État un processus de négociation, débouchant sur les Accords de Matignon et d’Oudinot (juin et août 1988), puis sur l’Accord de Nouméa en 1998 - ce dernier engagean le processus de décolonisation progressive qui doit s’achever cette année.

Nous honorons la mémoire de ceux qui sont tombés dans ce combat collectif pour l’indépendance :

  • les 19 militants tués le 5 mai 1988, lors de l’assaut donné par le GIGN et des commandos de l’armée contre la grotte de Gossanah, tués ou exécutés après la bataille comme ce fut le cas pour plusieurs d’entre eux dont Alphonse Dianou.
  • puis leurs dirigeants, eux aussi tombés à Ouvéa, un an plus tard, lors du dououreux anniversaire de ce massacre : Jean-Marie Tjibaou, Yeweiné Yeweiné, Djubelli Wea.

Nous associons les noms des combattants tués dans les confrontations précédentes avec la police ou l’armée : Eloi Machoro, Marcel Nonnaro, ainsi que ceux tués dans des circonstances non élucidées, Pierre Declercq, ou les dix de Tiendanite assassinés dans une embuscade anti-indépendantiste.

Les organisations signataires soussignées appellent donc à participer à cette mobilisation pour souligner les enjeux de ce scruton d’autodétermination et dénoncer les procédés coloniaux toujours à l’oeuvre.

Elles soutiennent les revendications légitimes du peuple kanak au premier rang desquelles l’accession à la pleine souveraineté et demandent :

  • que l’État français respecte l’impartialité et sa parole dans l’accompagnement du processus de décolonisation ;
  • que soient inscrits tous les Kanak (de droit coutumier et droit commun) sur la liste général, puis référendaire ;
  • que le corps électoral spécial, qui marque l’arrêt définitif de la colonisation de peuplement, soit constitué avec sincérité et légitimité ;
  • que l’État réponde aux demandes du Comité Vérité et Justice, créé par les familles des vicimes ;
  • qu’il ouvre ses archives et permette ainsi de faire la lumière sur la mort d’Alphonse Dianou et des aures combattants de la grotte de Gossanah, sur celle d’Eloi Machoro et Marcel Nonnaro, de Pierre Declercq comme il l’a fait pour d’autres militants anticolonialistes tués ou disparus en Algérie ou au Sénégal.

Signataires : Mouvement des jeunes Kanak en France (MJKF), Collecif Solidarité Kanaky, Association information et soutien aux droits du peuple kanak (AISDPK), Survie, FASTI, Association Femmes Plurielles, Mouvement de la Paix, CDISComores, EA KANAKY, Collectif ni guerre ni état de guerre, SOrtir du Colonialisme, USTKE, CGT-SNMD de la Cité Nationale de l’Histoire de l’immigration, Union syndicale SOLIDAIRES, CNT, NPA, ANSEMBLE, PCF, MJCF, Alternative Libertaire...